david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

mardi 21 janvier 2014

Le sourire du Président



   Certes, le Président fait rire.
   Par des gags un peu patauds ( la conquête de la Syrie, la flamme déclarée à la coquette Leonarda, le dépeçage du Mbala mbala, le périlleux entassement de concubines en un château de cartes sentimental, etc. ), il amuse les badauds agglutinés devant des écrans de toutes tailles, mais derrière cette façade bouffone agit un idéologue bien décidé à transformer ce qui est en ce qui doît être.
    Ce qui doît être, c'est la soumission absolue de tous et toutes à la déesse Egalité (avec cependant l'octroi d'une légère supériorité à certaines catégories de population), ce qui exige un vaste dépoussiérage de textes normatifs, dépoussiérage dont la dernière victime est le pére de famille.
   Ce malfaiteur, pourtant en voie d'extermination, est encore tapi en certains codes et autres formules juridiques – c'est en bon père de famille qu'un locataire s'engage à occuper un logement, c'est également en bon père de famille qu'un tuteur ou un administrateur promet de gérer les biens à lui confiés--, mais ce pére de famille (pater familias...) , c'est le mâle, donc, le mal –dégage ! (Pour la famille, c'est déjà accompli).
   Et où l'envoie-t-on, ce reliquat des temps obscurs? A la cuisine, ou à langer la marmaille, car les hommes ( ou ce qui en tient encore vaguement lieu) sont désormais légalement incités, et demain obligés..., à prendre de longs congés de paternité, pour que la mère puisse vaquer joyeusement à des travaux de mécanique ou de terrassement.
  Deux corps ne pouvant occuper le même lieu, pour que s'épanouisse la nouvelle société, il est nécessaire de détruire les dernières ruines de l' ancienne société, qui n'est  pourtant que l'ombre effilochée d'une civilisation disparue.
  Pour atteindre ce but, le Président dispose de la totalité des pouvoirs jamais établis, le pouvoir éxécutif et le législatif (pouvoir national, régional, départemental, municipal...), de l'obéissance et de la complicité des juges (malgré de rarissimes exceptions), de la servilité de la quasi-totalité des medias, de l'enthousiasme destructeur du corps enseignant (avec de rarissimes exceptions...), il ordonne, il sait qu'il sera obéi, que ses diktats, partout loués, entreront en vigueur, et que les rares rebelles seront châtiés, tandis que les jeunes esprits seront soumis, par l'école, la télévision, le cinéma et, pour quelques lecteurs, par les best-sellers primés , à une propagande que n'atténue nulle dissidence réellement audible.
    Il y a une difficulté.
   Ce passé inégalitaire qu'il faut abolir a existé depuis l'aube de l'humanité jusque vers les années 1980 (en Occident, car il est, dans le reste du monde, le présent) , il en subsiste des traces , et ces traces – livres imprimés, peintures, sculptures...— représentent une masse plus vaste que les modernes productions en ces domaines.
   Il est possible, pour les œuvres figuratives, de les commenter en en truquant le sens, demeure le risque qu'un spectateur voit ce qui est représenté et en comprenne le sens, découvre que certaines scénes impliquent, horreur!, une hiérarchie, il faudra donc penser à les enfouir, ces toiles impies montrant, par exemple, le couronnement d'un roi, dans les insondables réserves des musées.
  Quant aux livres, même s' il est aisé de les interdire, ou de les rééditer en les aménageant (cf. ... l'actualité), il en existe , hélas, des dizaines et des dizaines de millions qui, tous, romans, histoire, théatre, corpus juridiques, traités théologiques..., demeurent physiquement, et montrent un temps où les humains n'étaient pas égaux.
   Leur destruction serait une lourde tâche (et il faudrait aussi aller brûler chez l'étranger, jeter au bûcher le Mahabharata ou les Annales chinoises... ), aussi a-t-il été trouvé une astuce bien simple : que se perde la faculté de savoir lire ( sauf, à la rigueur, des onomatopées touittées). A cela s'emploie l'école – elle y réussit fort bien.
   Regardez sourire le Président, ce ne sont pas de ses blagues qu'il se réjouit, mais du succès de son œuvre de mort.

16 commentaires:

  1. François Hollande, l'homme qui faisait des blagounettes dans les cimetières.
    C'est hélas à peine une caricature. Et il est puissamment secondé par les Peillon, Taubira, Belkacem et cie.

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    1. Un nouveau Poincaré ?
      (qui, sur la fameuse photo, grimaçait plus qu'il ne souriait, car il avait le soleil dans l'oeil...)

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  2. En tant fanatique, certes bedonnant de Hollande, je vais le défendre (histoire de passer le temps).

    Tout d'abord, il est réellement très drôle. Ce ne sont pas des blagounettes mais de belles vannes. Ce n'est pas très important, mais je vois Aristide utiliser ce mot, blagounette. En quoi est-ce mal d'avoir un président drôle ? (s'il ne fait pas de gaffe...).

    Ensuite, je lis souvent dans les blogs réactionnaires qu'il veut détruire la société (on se comprend). Que certains lascars à gauche veuillent le faire est une chose mais Hollande n'a rien à cirer de ces machins sociétaux de la gauche...

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    1. Ce qui convient à un amuseur de soirée ne convient pas à un Président de la République.
      De la même manière que si un quidam insulté par un inconnu peut légitimement lui répondre "casse toi pov'con!" un Président ne le doit pas.
      C'est si dur à comprendre?

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    2. Un Président, ce n'est rien -- rien du tout (moralement).
      Dans la pratique : une infinie capacité de nuire.

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  3. 9a pour ce qui est d'être drôle, il l'est. Involontairement, certes , mais avec constance. On dirait qu'il ne sort de blagounettes que pour devancer les rires que font naître sa personne. Comme M. J. je crois qu'il n'a rien à foutre des conneries sociétales de la gauche. Il se contente de laisser les malades faire. Pendant qu'ils détruisent, il lui foutent la paix. C'est ce qui rend cet insignifiant aussi dangereux qu'un gauchiste.

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    1. Jacques,

      Votre haine de François Hollande (et de moi, probablement, ce qui me parait inutile) vous aveugle. Pépère est réellement très drôle. Sa blague sur Valls rentré sain et sauf d'Algerie devant le CRIF était réellement très drôle. Certes, assez peu diplomatique.

      Hors meeting, j'ai eu l'occasion de le rencontrer deux fois. La deuxième fois (quand les blogueurs qui le soutenaient avaient été reçus à l'Elysée), un type qui bossait au ministère des finances lui avait dit en gros : "Monsieur le président, nous n'avons plus de budget pour les fournitures. Vous vous rendez compte, on est obligés de se cotiser pour acheter du papier hygiénique, un jour on va de pendre, on est vraiment au bout du rouleau." Ce à qui Hollande a répondu : faites une collecte.

      La moitié de la salle était plier de rire. L'autre moitié était des supporters de Martine Aubry ou de Ségolène Royal.

      C'était une blague facile mais il faut de l'à propos, surtout devant une salle hostile (nous n'étions pas là pour lui faire des compliments).

      Ou alors, votre haine ne vous aveugle pas. Auquel cas votre humour est indifférent à celui des autres. C'est pire.

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    2. De la haine ? Vous m'attribuez une intensité de sentiments bien au-delà de mes capacités émotives ! Quant à la savoureuse anecdote que vous nous contez, je crains qu'elle n'amuse que des courtisans.

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    3. C'est donc bien ce que je disais. Vous avez l'humour sélectif. Et vous êtes incapable du moindre recul. Cette utilisation du terme blagounette m'amuse beaucoup.

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    4. Si je peux rendre service.

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    5. Paix sur terre (et sur les blogs) aux hommes de bonne volonté!

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  4. La France : tu la pompes ou tu la trompes ?

    http://www.lejournaldepersonne.com/2014/01/la-france-tu-la-trompes/
    La nouvelle exception française : on oppose liberté et dignité... un éléphant ça trompe énormément!

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    1. Michel,

      "Le journal de personne" spamme ainsi depuis cinq ou six ans pour faire de la pub pour son blog sans intérêt. Je suppose que depuis deux ou trois jours, il écluse ma blogroll, vu qu'une copine ayant un blog n'ayant rien à voir avec nos machins a également été touchée.

      Puisque je passe par là, je vais répondre à Jacques Étienne, tiens !

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