david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

dimanche 3 août 2014

Le choix d'un enfant



   Un débat animé, ponctué par de vigoureux échanges de noms d'oiseaux, a fort agité deux aimables chroniqueurs (MM. Corto et Jégou) , ainsi que leurs commentateurs, donnant ce matin à la blogosphère (sic) l'apparence désolée d'une bande de terre du Proche-Orient également sous les feux de l'actualité (et  des canons).
    Tout est parti de l'interdiction par la censure de M. Etat d'un petit film que ses auteurs destinaient à une diffusion télévisuelle, et dont le propos est d'inciter les femmes grosses d'un fœtus frappé d'une certaine déficience à mettre au monde celui-ci plutôt que l'expédier à l'incinérateur d'un quelconque hôpital.
   Partisan très-radical de la liberté d'expression, je ne peux qu'en relever, une fois de plus, la négation, sans m'y plus attarder.
   Je reconnais également le droit pour toute créature femelle de se débarrasser d'un corps étranger dont la présence l'importune, et le droit pour d'autres individus de proclamer que ce corps étranger est un être vivant qu'il n'est pas bien de tuer (pour ces derniers, le droit de s'exprimer n'entraîne aucun droit de réclamer l'interdiction par la violence de la loi des conduites qu'ils désapprouvent).
   Ce n'est pas là mon propos.
   De cette affaire, j'ai retenu que les progrès de la science permettent aujourd'hui à des médecins de recueillir un certain nombre d'informations sur un futur bébé paisiblement blotti dans le ventre maternel.
   Les progrés de la science ne cessant de progresser, je ne doute pas que, chaque jour, le nombre et la qualité de ces informations ne cessent de croître et que, bientôt, de bienveillants disciples d'Hippocrate annonceront à la proche parturiente que son fruit (comme l'on disait jadis) aura les yeux bleus, verts ou noirs, les cheveux bruns ou roux, un QI faible ou élevé, une prédisposition au fâchisme ou à l' humanisme, sera, s'il est mâle, grand abatteur de bois (expression chère à Tallemant des Réaux) ou, pour une femelle, tristement frigide, etc. etc. Une fois munie de ces informations – et il importe peu qu'elles soient exactes, il suffit qu'elles soient crues être exactes --, la dame pourra, en toute connaissance de cause, décider de garder ou jeter l'embryon si parfaitement décrit.
    Jadis, la naissance était une sorte de loterie – fille ou garçon? Vigoureux ou souffreteux? Beau ou laid? Grand ou petit? Bête ou futé? Surprise surprise!
    Ces temps sont révolus, désormais les humains ne peupleront plus la terre que de progéniture conforme à leurs goûts du moment.
     Qu'en résultera-t-il?
      Quitte à surprendre, je fais le pari d'une grande diversité humaine, mais ce pari, je ne suis plus d'âge à pouvoir espérer en connaître le succès, ou l'insuccés.

18 commentaires:

  1. Votre dernière phrase m'a d'abord fait sursauter ; puis, en y réfléchissant un peu, j'en suis arrivé à la conclusion qu'elle était très probablement juste.

    Je me trouve donc en total accord avec ce billet.

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    1. 1.Faute de frappe corrigée;
      2.Je suis en total accord avec le commenaire de M. Goux.

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    2. Le commenaire ? (Smiley hein !)

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  2. Comment ça, aimable ?

    Je ne suis évidemment pas d'accord avec ce billet. Si on peut supprimer ainsi certaines maladies génétiques, comme la myopathie, c'est très bien.

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    1. 1.Vous avez toujours été fort aimable avec moi;
      2.Pourquoi pas d'accord? Et je n'ai porté sur ce sujet aucun jugement, ne distribuant ni mal ni bien.

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  3. " Qu'en résultera-t-il?
    Quitte à surprendre, je fais le pari d'une grande diversité humaine"
    Probablement, en effet. Du fait de la foisonnante diversité des aspirations humaines. L'eugénisme règnera, certes, mais chacun en a sa vision...

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    1. Sauf que les médecins et autres brigands s'efforceront d'imposer la leur.

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    2. C'est bien ce qui nous inquiète !

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  4. Vous avez une très élégante manière de dire : on s'en branle !

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  5. Je ferais volontiers mienne cette devise que ne renierait pas une vieille connaissance angevine, Bruno Deniel-Laurent, rédacteur en chef de la défunte revue « Cancer! » : « Gloire aux idiots et mort aux cons ! ».

    Son petit ouvrage émouvant et érudit « Éloge des phénomènes », paru récemment chez Max Milo, vaut le détour et m'enthousiasme : « Contre l'obsession eugéniste de l'enfant parfait, il est urgent de faire entendre la voix de la nature hasardeuse ».

    Il intéressera au plus haut point ceux qui dissertent sur ce que certains nomment encore « la dégénérescence mongolique ».

    Bruno Deniel-laurent sait de quoi il parle, « la traque aux idiots » le révolte, tout comme moi.

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  6. Si vous trouvez aimable un blogueur qui ne fait qu'insulter ses interlocuteurs en mentant à tour de bras, c'est uniquement à cause de Didier Goux qui a imposé sa présence par dilection de la provocation. On ne devrait jamais épouser les mauvais goûts des autres, même de nos amis. Voyez Aristote réfutant Platon.

    Sur le fond, il me semble que votre propos peut ainsi se résumer : le fœtus n'est pas un être humain ; les femmes peuvent s'en débarrasser comme elles veulent ; toutefois il faut autoriser les adversaires de l'avortement à exprimer pacifiquement leur opposition.

    C'est le premier point, sur lequel vous dites ne pas vouloir insister. C'est pourtant à mon avis le problème principal.

    La question de la diversité humaine - votre second point - est de toute façon très mal posée, et même ne se pose pas du tout, puisque ce ne sont que les Blancs (et les Jaunes) qui avortent et sélectionnent ou sont en passe de le faire, ce qui revient à dire que la diversité humaine va mathématiquement se réduire au profit des Noirs.

    Vous allez donc perdre votre pari, sauf retournement de situation pour l'instant peu envisageable. Vous avez d'ailleurs commencé à le perdre.

    Sans vouloir vous offenser (vraiment, hein, ce n'est pas une formule vide), il me semble que votre réflexion sur ce thème mérite d'être poursuivie.

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    1. Didier Goux est fautif. Il m'a imposé.

      Marco, t'es vraiment con.

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    2. C'est mieux que d'être une ordure.
      Sans Didier Goux tout le monde prendrait Jegoun pour ce qu'il est : un banquier socialiste qui défend Hollande envers et contre tout, sans le moindre talent, sans la moindre envergure et dans le mépris du petit peuple qui souffre.

      Ou plutôt non : sans Didier Goux, personne dans la "réacosphère" ne saurait qui est Jegoun. Et personne n'aurait à s'en plaindre.

      Qu'un Michel Desgrange trouve sympathique cette sous-merde qui n'a jamais lu le moindre livre, dont l'inculture s'étale complaisamment et en permanence, en dit long sur le pouvoir des blogueurs (je pense à Didier Goux) et sur leurs responsabilités.

      Les antisémites veulent avoir leur bon Juif. Les racistes leur bon nègre. Goux a voulu avoir son bon socialiste, et tout le monde se le refile. Je suis moi-même coupable d'avoir visité le blog minable de Jegoun et même d'y avoir posté des commentaires. Honte à moi.

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  7. Contre les nains de notre époque insane, je ne fais évidemment pas allusion à notre cher Piéral mort depuis longtemps, l'excellent article de Sarah Vajda :

    « Il a plus à Bruno Deniel-Laurent de composer en une admirable langue classique un éloge du baroque, une apologie de l'irrégulier : un traité de « l'esthétique du cœur » selon Pascal et l'Abbé Bouhours, contre les Boileau et les Descartes du jour, qui prétendant le beau entièrement démontrable, souscrivent, au nom d'une évidence partagée, aux canons esthétiques. Telle est la longue-vue par notre moraliste pour observer la folie convenue d'une époque, que chacun s'accorde à détester mais dont tous suivent aveuglément les dictats. »

    Sarah Vajda : « La guirlande d'Éléonore » samedi 22 mars 2014 sur le site Idiocratie.

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    1. ...telle est la longue-vue élue par notre moraliste...

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  8. La suite logique est eugénique. Sélection des embryons, retouche des embryons, formatage des embryons, etc.
    Je suis curieuse de voir comment le législateur s'y prendra pour adapter notre droit (à la consommation ?) à cette joyeuse évolution.
    Si le bébé présente un défaut de conformité, disons qu'il n'a pas le nez assez fin, les parents pourront-ils faire jouer un droit de rétractation ? Si le vice est caché, quelle sera la prescription de l'action ? Légalisera-t-on l'avortement post partum ?
    Cata

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