De tous les hommes supérieurs qui ont fait
jadis la gloire de la France, il n'en est aucun pour qui (les souverains
exceptés) j'ai une plus vive admiration que Louis II de Bourbon-Condé (1621-1686)
surnommé le Grand Condé ou Monsieur le Prince le Héros.
En frontispice du tome premier de l'ouvrage
intitulé Mémoires pour servir à
l'Histoire de la Maison de Condé
qui imprimé sur les manuscrits
autographes , contient la vie du Grand-Condé , écrite par feu Monseigneur le
Prince de Condé [son petit-fils] , la
correspondance de ce Prince avec tous
les souverains et princes des familles royales de l'Europe (Paris, 1820, 2
vol.) une gravure représente sur un champ de bataille Condé, alors duc d'Enghien et âgé de 23 ans,
tenant son bâton de commandement, avec cette légende :
"Le duc d'Enghien s'approche des
retranchements [des ennemis] , y jette son bâton de commandement. Cette action
hardie fut le signal de la victoire. L'ardeur d'arracher aux ennemis un trophée
si précieux décide aussitôt le soldat à risquer plutôt mille morts que d'abandonner
un héros qui ne voulait commander qu'à des vainqueurs."
Le Prince s'était élancé en tête, l'épée
haute, il revint couvert du sang des ennemis ("c'est le sang de ces
coquins", dit-il à un aide qui s'inquiétait qu'il fût blessé), et
triomphant.
Après ce combat de Fribourg, où nous tuâmes
six mille Bavarois, et quelques nouveaux succés, le vainqueur de Rocroi et
autres lieux s'en retourna passer l'hiver à Paris.
Voyons comme il occupait ses loisirs.
"M. d'Enghien, écrit dans ses Mémoires Nicolas Goulas, qui fut
gentilhomme ordinaire de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, (Paris, 1879, 3
vol.) , étant à la comédie au Palais-Royal, et voyant un homme de la cour auprès
de luy fort poudré et dont le collet du manteau étoit tout blanc de poudre, il
fit la représentation d'un membre viril sur ce collet, qui attira le rire des
voisins, et puis des plus éloignés."
C'était le grand siécle, et le temps des
grands hommes.
Massacrer des Bavarois à la belle saison et s'en retourner passer l'hiver à Paris : on a beau dire, c'était une vie, cela !
RépondreSupprimerTuer un maximum de Bavarois est une activité sportive plaisante qui semble être tombée en désuétude ces derniers temps. D'un autre côté, dans le cadre de l'Union Européenne, il se pourrait que la remettre au goût du jour fût considéré comme susceptible de nuire aux rapports déjà tendus entre la France et son voisin de l'est...
RépondreSupprimerD'autant que, l'Europe étant ce qu'elle est désormais, en tuant des Bavarois "de papier", on risquerait de zigouiller quelques individus venus de plus loin et auxquels il est défendu de toucher un cheveu de leurs têtes sous peine de devenir instantanément une ignoble pourriture fascisto-sioniste.
SupprimerLes Bavarois furent le plus souvent nos alliés, et c'est par une simple étourderie qu'ils furent cette année-là nos adversaires.
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