david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

jeudi 4 mai 2017

Un avenir radieux, et tout socialiste



       La lecture du journal américain Breitbart m'apprit que ce M. Macron dont se délectent aujourd'hui les medias n'est pas le perfide favori de Tibère mais un vivace homonyme promis d'un cri unanime aux plus hautes destinées.
    J'entrepris donc de m'informer sur cette nouvelle étoile brillant au firmament des smartphones, je lus sa biographie dans Wikipedia (fourre-tout numérique dont le niveau intellectuel n'est pas tout-à-fait celui du Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, mais ceci est une autre histoire) , puis parcourus diverses gazettes en ligne et remarquai le persistant retour de cette troublante interrogation : M. Macron est-il socialiste ou libéral?
   Il est difficile de juger des sentiments et convictions d'un homme sur ses actes futurs et, quoique toute âme humaine recèle bien des mystères pouvant engendrer de déroutantes surprises, je ne peux que me fonder sur les engagements passés, et certains, de M.Macron pour savoir dans quel camp il se range.
   Lors de ses études de futur haut-fonctionnaire, futur employé de banque, futur M. Etat etc., M. Macron fut membre du Parti socialiste puis, après avoir consacré de brèves années à remplir son bas de laine dans la finance, il se fit embaucher par un Président socialiste à un poste élevé d'administration de la machine présidentielle socialiste pour être enfin nommé ministre d'un gouvernement totalement socialiste.
    Et ce n'est pas n'importe quel ministère qui lui fut attribué, mais celui de l' économie (plus broutilles comme le numérique ) – et que peut-il y avoir de plus authentiquement socialiste que la pensée que le gouvernement puisse se mêler d'économie, c'est-à-dire des échanges volontaires entre individus?
    Jugeons de M. Macron sur son passé, sur les choix qu'il a faits, et nous trouvons un  socialiste, point final.
   Mais, affirment les bourgeois conservateurs toujours avides de soutenir le rusé démagogue qui les mangera, M. Macron a été, depuis son adoubement médiatique, touché par la grâce libérale, et s'il ne cite pas, comme feu Ronald Reagan, Frédéric Bastiat pour son inspirateur c'est qu'il le confond avec le gribouilleur Basquiat, triste effet d'un enseignement moderne dont on ne peut le tenir pour responsable.
    Et regardez son programme! Ne promet-il pas de secourir artisans et petits entrepreneurs en supprimant les normes qui les empêchent de travailler?
   Voilà qui est certes excellent, mais allons voir de plus près  -- M. Macron assortit cette alléchante promesse d'une restriction : il supprimera bien plein de normes ... sauf celles impliquant la santé et la sécurité.
   Or, depuis plusieurs décennies, toutes les lois et normes édictées pour détruire les libres actions des hommes, écraser l'initiative individuelle et asservir  les conduites privées ont été prises au nom de la santé et de la sécurité   -- ainsi M. Macron promet-il que rien ne changera, et nous pouvons être certains que s'il est élu le socialisme en action , même s'il est renié en paroles, continuera de triompher.
    Quel noir avenir tracez-vous, me murmure-t-on tout à droite, mais heureusement rien n'est joué : M. Macron a une concurrente  -- dont le programme est encore plus socialiste, qui de surcroît est péniblement vulgaire et ne cesse d'énoncer de racoleuses bêtises que pour proférer d'atterrantes stupidités.
   Aussi dimanche resterai-je paisiblement en ma tanière à lire Gallia orthodoxa de l'immense Bossuet (dans la traduction anonyme publiée en 1768) tout en écoutant des cantates de Telemann – et pourquoi, pourquoi ô grands Dieux, descendrai-je de ces hauteurs?
  

5 commentaires:

  1. Je fais mienne votre conclusion, et pour des raisons semblables. Sauf que, très probablement, je serai occupé à lire L'Homme sans qualités, livre qui, contrairement à ce qu'un vain peuple pourrait s'imaginer, n'est nullement une biographie de M. Macron. Ni, du reste, de ses derniers prédécesseurs.

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  2. J'ai la plupart du temps considéré l'élection comme un traquenard où l'on se perd, la présidentielle en particulier. Celle-ci dépasse, dans la caricature, toutes mes espérances.

    Sous le masque de faux gentil, la coqueluche des médias envisagerait déjà de gouverner par ordonnances. Tout comme les législateurs, il prétendra agir au nom du bien public en détruisant la liberté.

    Proudhon – Conséquences désastreuses et inévitables de l'impôt.
    "...si le législateur voulait réprimer tous les délits, surveiller toutes les fraudes, assurer toute atteinte aux personnes, les propriétés et la chose publique, de réforme en réforme, il arriverait à multiplier à tel point les fonctions improductives, que la nation entière y passerait, et qu'à la fin il ne resterait personne pour produire. tout le monde serait de la police : la classe industrielle deviendrait un mythe. Alors, peut-être, l'ordre régnerait dans le monopole."

    Est-ce ainsi que les hommes veulent vivre ?


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  3. Anagramme d'Emmanuel Macron : Mammon enculera. Tout un programme.

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  4. La comparaison entre Wikipedia et Pierre Bayle est osée pour ne pas dire ridicule: quel en est l'intérêt sinon de montrer que vous connaissez Pierre Bayle, ce qui est du niveau d'un bachelier moyen (d'autrefois).
    De même,la hauteur de Bossuet et de Telemann -que j'aime autant que vous- est la leur, pas la vôtre : n'usurpez pas à bon compte...

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