A l'époque, lointaine, où j'étudiais le Droit dans une Faculté parisienne, il
était proprement inimaginable qu'une poignée d'individus réunis en une association pussent porter plainte, et
que cette plainte fût reçue, contre des êtres humains simplement "coupables"
de professer des opinions différentes des leurs, ou d'agir, contrairement, non
à la Loi, mais à leurs lubies et préjugés.
Une
telle possibilité, qui aurait transformé des particuliers en procureurs (comme
dans la Rome antique?), eût paru un intolérable abandon de la puissance publique de M. Etat.
Grâce à des politiciens soucieux de
satisfaire une petite clientèle fort bruyante, des lois contrevenant aux principes premiers de l'Etat permettent
aujourd'hui à n'importe quelle association
de traîner en correctionnelle n'importe qui pour n'importe quoi.
Il y
eut, d'abord, à cette effarante permission, quelques restrictions, elles furent
rapidement levées.
Dans
le même temps, M. Etat et ses satellites entreprirent, toujours pour les mêmes
motifs clientèlistes, d'abreuver de
subventions (i-e, d'argent pris aux citoyens)
une multitude d'associations.
Cette
manne leur permit d'entretenir des permanents (curieusement nommés bénévoles) et de payer juristes et
avocats pour exercer leurs méfaits.
Il existe donc désormais, et dans
l'indifférence quasi-générale, un vaste troupeau d'inquisiteurs privés acharnés
à faire régner la terreur chez leurs adversaires ou, dans des domaines tels que
la construction d'immeubles, autorisés (!) à se livrer à de fructueux rackets.
Certes, il arrive que des malheureux
poursuivis par des brigands associatifs soient acquittés, mais le temps et
l'argent qu'ils auront perdus est un exemple dissuasif pour qui souhaiterait
les imiter.
Pour que les citoyens puissent à nouveau
vivre paisiblement dans un véritable état de Droit, sans craindre d'être
attaqués par ces nouveaux bandits de grands chemins, il paraît nécessaire que
soient prises deux mesures d'une grande simplicité:
*abolition des lois scélérates autorisant les
associations à se porter partie civile sauf en cas d' agression directe (par exemple, un cambriolage de leurs modestes
locaux – et? Et c'est à peu près tout);
*interdiction à toute association de recevoir
de l'argent public – de M. Etat, des collectivités territoriales, etc.
Ne subsisteraient ainsi, comme jadis..., que
des associations fort légitimes,
réunissant des hommes et des femmes mettant en commun, et à leurs frais, leurs
talents et compétences pour se livrer plus commodément à leurs aimables violons
d'Ingres.
Il est hélas évident qu'aucun politicien,
individu vivant dans la crainte permanente de perdre des voix et d'être
critiqué par le plus minuscule lobby, ne se risquera à seulement évoquer une
aussi salutaire réforme.
Ils le feront d'autant moins que beaucoup de ces politiciens ont fait leurs premières armes dans les associations en question et s'en sont servi de tremplin politique.
RépondreSupprimerPensez-vous qu'ils connaissent une sorte de "sentiment de reconnaissance"?
SupprimerLibre serait beaucoup dire, mais moins pire --beaucoup moins pire...
RépondreSupprimerEn voilà une idée qu'elle est bonne !
RépondreSupprimerEt qui restera une idée..., que le vent emportera.
SupprimerAh si seulement ! ôter le pain de la bouche à tous ces nuisibles et autres suceurs de subventions...
RépondreSupprimerNe pourriez-vous, mon cher Corto, suggérer cette mesure à vos amis politiques?
SupprimerLe "tissu associatif" est devenue chaîne et trame de la République de proximité. Les mairies se vantent des longues listes d'associations qu'elles peuvent brandir. Elles marchent sur les mains pour n'avoir pas à diminuer les subventions en période de basses eaux budgétaires, toutes sont indispensables, la voirie attendra.
RépondreSupprimerMais le pompon ce n'est pas la LDH ou autre ligue pleureuse, ce sont les syndicats de travailleurs infoutus de se financer par les cotisations !!!
Gros scandale, nous payons ces mecs pour être emmerdés.
Ma suggestion concerne toutes les associations, de toute nature.
SupprimerIl serait effectivement judicieiux d'y ajouter les syndicats, et les "partis politiques".