A la
demande d'une vieille et malfaisante maîtresse de Président, les députés viennent de voter une nouvelle loi promulguant , comme il se doit, une
flopée d'interdictions et de contraintes (plus, également comme il se doit,
diverses taxations).
Mes amis libéraux affirment, à la suite de divers
et très estimables théoriciens allant de Boisguilbert à Murray Rothbard, que
rien n'est plus cher au cœur de l'Homme que la liberté etc.
Je crains
que les faits ne démentent cette proposition.
Il ne se
passe en effet pas de jour sans que surgisse une nouvelle prohibition (hier
donc, celle des sacs en plastique et
des assiettes jetables) sans que le
peuple en colère ne se soulève et incendie les palais de M. Etat.
Bien au
contraire, ces interdictions recueillent le soutien, ou pour le moins
l'assentiment, de la très grande majorité de la population.
Voici, pour
s'en convaincre, une expérience de réalisation aisée : déclarez autour de vous,
dans un entourage qui ne sera pas composé exclusivement de libertariens et
disciples de David Friedman mais de ces hommes et femmes ordinaires qui votent au grè du vent
PS, UMP ou FN, que la consommation et le commerce de certaines substances (héroïne, cocaïne, opium
etc.) devraient être libres (assertion dont la justification se trouve dans Les vices ne sont pas des crimes de Lysander Spooner), si vous ne vous faites
pas lyncher, ce sera votre jour de chance.
Quant aux
anciens combats pour la Liberté, ceux
des Insurgents d'Amérique , des républicains de 1789 ou de la Restauration
etc., ils n'avaient pour fin, comme le prouva l'évènement, que de donner le
pouvoir politique aux hommes qui s'affublaient de ce drapeau (peint pas
Delacroix...).
Et pour
les libertés concrétes –la liberté de
faire ceci ou cela sans agresser autrui—seule une mémoire de gros ordinateur
pourrait recueillir la liste de leurs disparitions.
Ce qui est le plus cher au cœur de l'homme est de
se soumettre à quiconque lui promet la sécurité, et de se distraire de son
esclavage en nuisant à autrui, sans courir le moindre risque.
C'est là
ce que donnent aux peuples les politiciens démocrates, dont la tyrannie tant chérie ne finira
pas ces prochaines semaines.
Eh oui...
RépondreSupprimerJ'apprécie tout particulièrement votre avant-dernier paragraphe.
RépondreSupprimerJ'aime bien le reste aussi.
Merci cher lecteur!
SupprimerEntièrement d'accord : on cherche davantage la sécurité que la liberté. Et ça ne date pas d'hier (cf. la servitude en échange de la protection seigneuriale) seulement aujourd'hui on en est au point de réclamer à cor et à cri d'être protégé de tous les dangers y compris les imaginaires.
RépondreSupprimerOn cherche d'autant moins la liberté que celle-ci est plus un slogan qu'un mot contenant un sens concret -- et défini.
Supprimer"Non pas la liberté, mais des libertés".... a écrit Charles Maurras.
L'historien Funck-Brentano parlant de la France de l'ancien régime évoquait un pays hérissé de libertés. La liberté chérie par les républicains n'est qu'un terme creux, bien utile pour endormir les gogos. La charte du Dauphiné, par exemple, précisait que si le seigneur de la province, le Dauphin, ne respectait pas les libertés inscrites, de fait il ne serait plus reconnu comme seigneur d'icelle, et que les hommes pourraient prendre les armes contre lui si cela s' avérait nécessaire.
SupprimerEn fait, la révolution a tué les libertés en éliminant tous les corps intermédiaires qui protégeaient l'individu de l'arbitraire du pouvoir. De fait, les particuliers se retrouvent maintenant seuls face à la puissance publique, qui tire son pouvoir d'une illusion : la représentation indirecte. Le peuple étant réputé souverain, il ne peut donc pas légitimement s' opposer à ceux qu'il a désignés.
Comment pourrait-on aimer la liberté, et encore plus les libertés, lorsque l'égalité a été érigée en idole intangible ?
RépondreSupprimerC'est toujours très stimulant de passer vous lire, M. Desgranges. La liberté est bien un concept de plus en plus creux à mesure que ses traductions concrètes disparaissent l'une après l'autre de notre existence.
RépondreSupprimerLe problème avec la liberté, en fait, c'est qu'elle ne vous laisse pas disposer de celle d'autrui à votre guise. Alors qu'une théocratie égalitaire par contre...