david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

mercredi 11 septembre 2013

Rions avec le Budget



  Un  joyeux troupeau de politiciens, conduit par un frétillant Président, vient de présenter avec fierté un projet de budget du gouvernement français pour l'an 2014, lequel budget se soldera, excellente nouvelle, par un déficit de 3,1 % du P.I.B.
  Analysons cette souriante prophétie.
  Lorsqu'un quelconque individu, entrepreneur ou particulier, établit un projet de budget pour un prochain exercice, il compare ses  recettes et ses dépenses, et en établit le solde, positif ou négatif, par rapport à ces recettes.
  Ce n'est pas ce que fait un individu qui se trouve être ministre ou chef d'Etat. Une fois qu'il a fait le calcul assez simple consistant à soustraire les dépenses des recettes, et obtenu ainsi un résultat fortement négatif, il le compare à toute autre chose , ici le fameux P.I.B. qui est (très approximativement ) le montant total de la production du pays, un peu comme si un éditeur s'apercevant que son projet de budget est désagréablement déficitaire comparait ledit déficit, non à son propre chiffre d'affaires, mais au chiffre d'affaires global de tout le secteur de l'édition.
  Cette présentation a l'évident avantage de réduire considérablement l'apparence du déficit, dire : "je ne vais perdre que 3% d'un montant (qui ne m'appartient pas mais est plus gros que ce qui m'appartient)"  fait plus soucieux de ses sous que : "je vais perdre 6 (ou 8, ou 10, je n'ai pas fait le calcul) pour cent par rapport au montant que je percevrai réellement."
  Que le bon peuple citoyen, solidaire et éclairé depuis les Lumières, semble être  dupe de cette grossière entourloupe servilement propagée par les medias laisse rêveur.
  Autre point remarquable, que l'on compare ce déficit au P.I.B. ou à l'âge du capitaine, il n'en reste pas moins que, puisqu'il y aura déficit, les dépenses seront supérieures aux recettes , ce qui provoque ce qu'experts et chercheurs nomment un trou, et que ce trou ne peut être comblé qu'en empruntant.
  Et continuer à emprunter alors que l'on est déjà (assez fortement) endetté, a pour résultat... d'augmenter la dette.
  Je répète : tout nouveau budget en déficit, même d'un infime chouïa par rapport à l'âge de la lune, accroît l'endettement de l'Etat.
  Et accessoirement, pour ceux qui s'inquiètent de l'avenir, accroît également la charge de la dette, donc les dépenses futures... qui entraîneront à leur tour  un nouveau déficit, de nouveaux emprunts, etc.
  Conclusion: les citoyens n'ont aucune raison de se faire  le moindre souci-- si la dette (bien copieuse) de l'Etat était dangereuse, ou simplement embêtante, les très-intelligents individus qui gouvernent n'annonceraient pas comme une victoire son nouveau grossissement.

6 commentaires:

  1. Vu par le bout de votre lorgnette, c'est très amusant mais quand la douloureuse passera,tout cela sera beaucoup moins drôle mais grâce à votre joli texte on aura pu en rire.

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  2. J'ai bien envie d'envoyer vos lecteurs , tiens, pour la peine. Ça pique les yeux -un peu- mais ce doit être la typo.

    Bravo pour ce billet.

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    1. Merci.
      J'avais déjà apprécié ces chiffres qui défilent gentiment, mais il est bon de les montrer...

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  3. Comme dirait l'ami H16 : ce pays est foutu.

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